"Histoire d'une damnée qui revint aprés sa mort" |
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Histoire d'une damnée qui revint aprés sa mort |
Dans une ville du Pérou, une fille de seize ans, nommée Catherine, mourut tout à coup, chargée de péchés et coupable de plusieurs sacrilèges. Du moment qu’elle eut expiré, son corps se trouva tellement infecté, qu’on ne put le garder dans la maison, et qu’il fallut le mettre en plein air, pour se délivrer un peu de la mauvaise odeur. Aussitôt on entendit des hurlements semblables à ceux de plusieurs chiens. Le cheval de la maison, auparavant fort doux, commença à ruer, à s’agiter, à frapper des pieds, et à chercher à rompre ses liens, comme si quelqu’un l’eût tourmenté et battu violemment. Quelques moments après un jeune homme qui était couché, et qui dormait tranquillement, fut tiré fortement par le bras et jeté hors de son lit. Le même jour une servante reçut un coup de pied sur l’épaule, sans voir qui le lui donnait et elle en garda la marque plusieurs semaines. On attribua toutes ces choses à la méchanceté de la défunte Catherine, et on se hâta de l’enterrer, dans l’espérance qu’elle ne reviendrait plus. Mais au bout de quelques jours, on entendit un grand bruit, causé par des tuiles et des briques qui se cassaient. L’esprit entra invisiblement et en plein jour dans une chambre où était la maîtresse et tous les gens de la maison ; il prit par le pied la même servante qu’il avait déjà frappée, et la traîna dans la chambre, à la vue de tout le monde, sans qu’on pût voir celui qui la maltraitait ainsi. Cette pauvre fille, qui semblait être la victime de la défunte, allant le lendemain prendre quelques habits dans une chambre haute, aperçut Catherine, qui s’élevait sur la pointe de ses pieds pour attraper un vase posé sur une corniche. La fille se sauva aussitôt, mais le spectre s’étant emparé du vase, la poursuivit et le lui jeta avec force. La maîtresse ayant entendu le coup, accourut, vit la servante toute tremblante, le vase cassé en mille pièces, et reçut pour sa part un coup de brique qui ne lui fit heureusement aucun mal. Le lendemain la famille étant rassemblée, on vit un crucifix, solidement attaché contre le mur, se détacher comme si quelqu’un l’eût arraché avec violence, et se briser en trois morceaux. On prit le parti de faire exorciser l’esprit, qui continua longtemps ses méchancetés, et dont on eût beaucoup de peine à se débarrasser. |
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Obra en español | ||
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