Guy de Maupassant

GUY DE MAUPASSANT

"Una vendetta - Une vendetta"

Biografía de Guy de Maupassant en Wikipedia 
 
UNA VENDETTA
UNE VENDETTA
La viuda de Pablo Savarini habitaba sola con su hijo en una casita pobre sobre las murallas de Bonifacio. La ciudad, construida sobre un saliente de la montaña, suspendida sobre el mar, mira por encima el estrecho erizado de escollos de la costa más baja de la Cerdeña.
La veuve de Paolo Saverini habitait seule avec son fils une petite maison pauvre sur les remparts de Bonifacio. La ville, bâtie sur une avancée de la montagne, suspendue même par places au-dessus de la mer, regarde, par-dessus le détroit hérissé d'écueils, la côte plus basse de la Sardaigne.
A sus pies, del otro lado, rodeándola casi por completo, un corte del acantilado que se asemeja a un gigantesco corredor, le sirve de puerto y lleva casi hasta las primeras casas, después de un largo circuito entre murallas abruptas, a los pequeños barcos de pescadores italianos o sardos, y, cada quince días, al viejo vapor jadeante que hace el servicio de Ajaccio. 
 
A ses pieds, de l'autre côté, la contournant presque entièrement, une coupure de la falaise, qui ressemble à un gigantesque corridor, lui sert de port, amène jusqu'aux premières maisons, après un long circuit entre deux murailles abruptes, les petits bateaux pêcheurs italiens ou sardes, et, chaque quinzaine, le vieux vapeur poussif qui fait le service d'Ajaccio. 
Sobre la blanca montaña, el montón de casas forma una mancha más blanca aún. Parecen nidos de aves salvajes aferradas a las rocas, dominando ese paso terrible por donde casi nunca se aventuran los barcos.
 
Sur la montagne blanche, le tas de maisons pose une tache plus blanche encore. Elles ont l'air de nids d'oiseaux sauvages, accrochées ainsi sur ce roc, dominant ce passage terrible où ne s'aventurent guère les navires. 
El viento agita sin cesar el mar, agita la desnuda costa roída por él, apenas cubierta de hierba, y se introduce en el estrecho donde destroza los bordes. Las rastras de espuma pálida, aferradas a las negras puntas de las innumerables rocas que atraviesan en todas partes las olas, parecen hilachas de telas que flotan y palpitan sobre la superficie del agua. 
 
Le vent, sans repos, fatigue la mer, fatigue la côte nue, rongée par lui, à peine vêtue d'herbe; il s'engouffre dans le détroit, dont il ravage les bords. Les traînées d'écume pâle, accrochées aux pointes noires des innombrables rocs qui percent partout les vagues, ont l'air de lambeaux de toiles flottant et palpitant à la surface de l'eau.  
La casa de la viuda Saverini, soldada al borde justo del acantilado, abría sus tres ventanas sobre ese horizonte salvaje y desolado.
 
La maison de la veuve Saverini, soudée au bord même de la falaise, ouvrait ses trois fenêtres sur cet horizon sauvage et désolé.  
Vivía allí sola, con su hijo Antonio y su perra Sémillante, un animal grande y flaco, de pelos largos y rudos, de la raza de los pastores. Ella le servía al joven para cazar.
 
Elle vivait là, seule, avec son fils Antoine et leur chienne "Sémillante", grande bête maigre, aux poils longs et rudes, de la race des gardeurs de troupeaux. Elle servait au jeune homme pour chasser.
Una tarde, después de una disputa, Antonio Saverini fue asesinado a traición de una puñalada por Nicolas Ravolati, quien, esa misma noche huyó a Cerdeña.
 
Un soir, après une dispute, Antoine Saverini fut tué traîtreusement, d'un coup de couteau par Nicolas Ravolati, qui, la nuit même, gagna la Sardaigne.  
Cuando la vieja madre recibió el cuerpo de su hijo, que algunos transeúntes le devolvieron, no lloró pero pasó largo rato mirándolo, inmóvil; luego, estirando su mano arrugada sobre el cadáver, le prometió venganza. No quiso que la acompañaran y se encerró junto al cuerpo, con la perra que aullaba. Este animal, aullaba sí, de una manera continua frente al lecho, con la cabeza fija sobre su amo y la cola apretada entre las patas. No se movía, como la madre, que inclinada sobre el cuerpo y con los ojos fijos, soltaba ahora gruesas lágrimas mudas mientras lo contemplaba.
 
Quand la vieille mère reçut le corps de son enfant, que des passants lui rapportèrent, elle ne pleura pas, mais elle demeura longtemps immobile à le regarder; puis, étendant sa main ridée sur le cadavre, elle lui promit la vendetta. Elle ne voulut point qu'on restât avec elle, et elle s'enferma auprès du corps avec la chienne qui hurlait. Elle hurlait, cette bête, d'une façon continue, debout au pied du lit, la tête tendue vers son maître, et la queue serrée entre les pattes. Elle ne bougeait pas plus que la mère, qui, penchée maintenant sur le corps, l'oil fixe, pleurait de grosses larmes muettes en le contemplant.  
El joven, boca arriba, vestido con un traje de gruesa tela llena de huecos y desgarrada en el pecho, parecía dormir; pero tenía sangre por todas partes: sobre la camisa, desgarrada cuando le prestaron los primeros auxilios, sobre el chaleco, sobre los calzones, sobre la cara, las manos. Los coágulos de sangre se le habían pegado a la barba y los cabellos. 
 
Le jeune homme, sur le dos, vêtu de sa veste de gros drap trouée et déchirée à la poitrine semblait dormir; mais il avait du sang partout: sur la chemise arrachée pour les premiers soins; sur son gilet, sur sa culotte, sur la face, sur les mains. Des caillots de sang s'étaient figés dans la barbe et dans les cheveux.  
La vieja madre empezó a hablarle. Al escuchar la voz, la perra se calló.   
La vieille mère se mit à lui parler. Au bruit de cette voix, la chienne se tut.
-Serás vengado mi pequeño, mi muchacho, mi pobre niño. Duerme, duerme, serás vengado: ¿me escuchas? ¡Es la madre quien lo promete! Y tú bien sabes que la madre siempre cumple sus promesas. 
 
- Va, va, tu seras vengé, mon petit, mon garçon, mon pauvre enfant. Dors, dors, tu seras vengé, entends-tu? C'est la mère qui le promet! Et elle tient toujours sa parole, la mère, tu le sais bien.
Y se inclinó lentamente sobre él hasta pegar sus fríos labios sobre los labios muertos. 
 
Et lentement elle se pencha vers lui, collant ses lèvres froides sur les lèvres mortes.  
Entonces, Sémillante reanudó sus aullidos. Lanzaba al aire una larga queja monótona, desgarradora y horrible. 
 
Alors, Sémillante se remit à gémir. Elle poussait une longue plainte monotone, déchirante, horrible.
Ellas se quedaron allí, las dos, la mujer y la bestia, hasta el amanecer. 
 
Elles restèrent là, toutes les deux, la femme et la bête, jusqu'au matin.
Antonio Saverini fue enterrado al día siguiente, y pronto no se habló más de él en Bonifacio.  
Antoine Saverini fut enterré le lendemain, et bientôt on ne parla plus de lui dans Bonifacio.
*
 
*
No había dejado ni hermanos ni primos cercanos. Ningún hombre quedaba para tomar venganza. Solo la vieja madre pensaba en ello. 
 
Il n'avait laissé ni frère ni proches cousins. Aucun homme n'était là pour poursuivre la vendetta. Seule, la mère y pensait, la vieille.
De sol a sol, veía del otro lado del estrecho un punto blanco sobre la costa. Es un pueblito de Cerdeña, Longosardo, donde se refugian los bandidos corsos perseguidos por la justicia. Son casi los únicos que pueblan esta aldea erigida frente a las costas de su patria, y allí esperan el momento para regresar y esconderse en el monte. Ella sabía que en ese pueblecillo era donde se escondía Nicolás Ravolati. 
 
De l'autre côté du détroit, elle voyait du matin au soir un point blanc sur la côte. C'est un petit village sarde, Longosardo, où se réfugient les bandits corses traqués de trop près. Ils peuplent presque seuls ce hameau, en face des côtes de leur patrie, et ils attendent là le moment de revenir, de retourner au maquis. C'est dans ce village, elle le savait, que s'était réfugié Nicolas Ravolati.
Todo el día solitaria, sentada frente a su ventana, miraba hacia allí soñando en la venganza. ¿Cómo podría hacerlo sin nadie que le ayudara, enferma como estaba y ya cerca de la muerte? Pero lo había prometido, lo había jurado sobre el cadáver. No podía olvidar, no podía esperar. ¿Qué podría hacer? Ya no dormía en la noche, no tenía ni descanso ni paz y, obstinada, buscaba y buscaba. A sus pies, la perra adormecida, levantando a veces la cabeza, aullaba al aire. Desde que ya no estaba su amo, aullaba a menudo de ese modo, como si lo llamase, como si su alma de bestia inconsolable hubiera también guardado el recuerdo que nada borra.
 
Toute seule, tout le long du jour, assise à sa fenêtre, elle regardait là-bas en songeant à la vengeance. Comment ferait-elle sans personne, infirme, si près de la mort? Mais elle avait promis, elle avait juré sur le cadavre. Elle ne pouvait oublier, elle ne pouvait attendre. Que ferait-elle? Elle ne dormait plus la nuit, elle n'avait plus ni repos ni apaisement, elle cherchait, obstinée. La chienne, à ses pieds, sommeillait, et, parfois levant la tête, hurlait au loin. Depuis que son maître n'était plus là, elle hurlait souvent ainsi, comme si elle l'eût appelé, comme si son âme de bête, inconsolable, eût aussi gardé le souvenir que rien n'efface.
Pero, una noche, viendo que Sémillante se había puesto a gemir de nuevo, la madre tuvo una idea, una idea propia de un salvaje y feroz vengador. Meditó hasta la mañana y al alba fue a la iglesia. Rezó prosternada sobre los adoquines, derrumbada frente a Dios, suplicándole ayuda, sostén, pidiéndole que le diera a su pobre y usado cuerpo las fuerzas que le faltaban para vengar a su hijo. 
 
Or, une nuit, comme Sémillante se remettait à gémir, la mère, tout à coup, eut une idée, une idée de sauvage vindicatif et féroce. Elle la médita jusqu'au matin; puis, levée dès les approches du jour, elle se rendit à l'église. Elle pria, prosternée sur le pavé, abattue devant Dieu, le suppliant de l'aider, de la soutenir, de donner à son pauvre corps usé la force qu'il lui fallait pour venger le fils.
Después volvió a casa. En el patio tenía un viejo barril desvencijado que recogía el agua de las goteras. Lo volcó, lo vació, lo sujetó contra el piso con estacas y piedras. Encadenó a Sémillante a esta perrera y volvió a entrar. 
 
Puis elle rentra. Elle avait dans sa cour un ancien baril défoncé qui recueillait l'eau des gouttières; elle le renversa, le vida, l'assujettit contre le sol avec des pieux et des pierres; puis elle enchaîna Sémillante à cette niche, et elle rentra.
Sin reposo, caminaba ahora en su cuarto con los ojos fijos todo el tiempo sobre la costa de Cerdeña. Allá estaba él, el asesino.
 
Elle marchait maintenant, sans repos, dans sa chambre, l'œil fixé toujours sur la côte de Sardaigne. Il était là-bas, l'assassin.
La perra aulló día y noche. Por la mañana, la vieja le llevó agua en un cuenco. Pero nada más: ni sopa, ni pan. 
 
La chienne, tout le jour et toute la nuit, hurla. La vieille, au matin, lui porta de l'eau dans une jatte, mais rien de plus: pas de soupe, pas de pain.
El día llegó a su fin. Sémillante, extenuada, dormía. Al día siguiente tenía los ojos brillantes, los pelos erizados y tiraba locamente de la cadena. 
 
La journée encore s'écoula. Sémillante, exténuée, dormait. Le lendemain, elle avait les yeux luisants, le poil hérissé, et elle tirait éperdument sur sa chaîne.
La vieja no le dio sin embargo nada de comer. El animal, furioso, ladraba con una voz ronca. Pasó otra noche. 
 
La vieille ne lui donna encore rien à manger. La bête, devenue furieuse, aboyait d'une voix rauque. La nuit encore se passa.
Entonces, con el nuevo amanecer, la madre Saverini fue a casa del vecino y pidió que le dieran dos manojos de paja. Tomó algunas viejas prendas que en otro tiempo habían sido de su marido y las llenó de forraje para simular un cuerpo humano. 

 

Alors, au jour levé, la mère Saverini alla chez le voisin, prier qu'on lui donnât deux bottes de paille. Elle prit de vieilles hardes qu'avait portées autrefois son mari, et les bourra de fourrage, pour simuler un corps.
Habiendo hincado un palo al suelo delante de la caseta de Sémillante, amarró a la madera ese maniquí, que parecía estar de pie. Luego imitó una cabeza valiéndose de un bulto de viejas sábanas. 
 
Ayant piqué un bâton dans le sol, devant la niche de Sémillante, elle noua dessus ce mannequin, qui semblait ainsi se tenir debout. Puis elle figura la tête au moyen d'un paquet de vieux linge.
La perra, sorprendida, miraba a este hombre de paja y se callaba, aunque muerta de hambre.
 
La chienne, surprise, regardait cet homme de paille, et se taisait, bien que dévorée de faim.
La vieja fue donde el carnicero y compró un gran pedazo de morcilla negra. De regreso a casa encendió una hoguera en el patio, cerca de la perrera, y asó la morcilla. Sémillante enloquecida brincaba, lanzaba espumarajos con los ojos fijos en la parrilla, cuyo humo le entraba hasta el vientre.
 
Alors la vieille alla acheter chez le charcutier un long morceau de boudin noir. Rentrée chez elle, elle alluma un feu de bois dans sa cour, auprès de la niche, et fit griller son boudin. Sémillante, affolée, bondissait, écumait, les yeux fixés sur le gril, dont le fumet lui entrait au ventre.
Entonces la madre convirtió esa masa asada en una corbata que le puso al monigote de paja. Se la enrolló varias veces en torno al cuello, como para metérsela dentro. Cuando acabó, desamarró a la perra. 
 
Puis la mère fit de cette bouillie fumante une cravate à l'homme de paille. Elle la lui ficela longtemps autour du cou, comme pour la lui entrer dedans. Quand ce fut fini, elle déchaîna la chienne.
De un salto formidable el animal llegó hasta la garganta del maniquí y con las patas sobre los hombros comenzó a desgarrarlo. La perra cayó a tierra con un pedazo de su presa en la jeta y volvió al ataque, enterró los colmillos entre el sartal de morcilla, arrancó algunos trozos de alimento; caía de nuevo, y volvía a saltar encarnizada. A grandes dentelladas le arrancaba la cara y hacía trizas el cuello entero. 
 
D'un saut formidable, la bête atteignit la gorge du mannequin, et, les pattes sur les épaules, se mit à la déchirer. Elle retombait, un morceau de sa proie à la gueule, puis s'élançait de nouveau, enfonçait ses crocs dans les cordes, arrachait quelques parcelles de nourriture, retombait encore, et rebondissait, acharnée. Elle enlevait le visage par grands coups de dents, mettait en lambeaux le col entier.
Inmóvil y muda, la vieja miraba con ojos vivos. Entonces volvió a encadenar a su bestia, la obligó a ayunar dos días más y reanudó este extraño ejercicio. 
 
La vieille, immobile et muette, regardait, l'œil allumé. Puis elle renchaîna sa bête, la fit encore jeûner deux jours, et recommença cet étrange exercice.
Durante tres meses acostumbró a la perra a esta especie de lucha, a esa comida conquistada a dentelladas. Luego no la volvió a encadenar y con solo un gesto la lanzaba sobre el monigote. 
 
Pendant trois mois, elle l'habitua à cette sorte de lutte, à ce repas conquis à coups de crocs. Elle ne l'enchaînait plus maintenant, mais elle la lançait d'un geste sur le mannequin.
Le había enseñado a desgarrarlo y devorarlo aunque no hubiera escondido nada de comer en su garganta. Después, como recompensa, le daba morcilla asada. 
 
Elle lui avait appris à le déchirer, à le dévorer, sans même qu'aucune nourriture fût cachée en sa gorge. Elle lui donnait ensuite, comme récompense le boudin grillé pour elle.
Cuando veía al hombre, Sémillante temblaba, después volvía los ojos hacia su ama, que le gritaba," ¡Anda!" con una voz sibilina y levantando el dedo. 
 
Dès qu'elle apercevait l'homme, Sémillante frémissait, puis tournait les yeux vers sa maîtresse, qui lui criait: "Va!" d'une voix sifflante, en levant le doigt.
Cuando consideró que había llegado el momento, la madre Saverini fue a confesarse y comulgó un domingo por la mañana con un fervor de éxtasis. Luego, habiéndose puesto ropas de hombre, como si fuera un viejo pobre andrajoso, se puso de acuerdo con un pescador sardo para que la llevara, junto con su perra, al otro lado del estrecho.
 
Quand elle jugea le temps venu, la mère Saverini alla se confesser et communia un dimanche matin, avec une ferveur extatique; puis, ayant revêtu des habits de mâles, semblable à un vieux pauvre déguenillé, elle fit marché avec un pêcheur sarde, qui la conduisit, accompagnée de sa chienne, de l'autre côté du détroit.
Llevaba, en una bolsa de tela, un gran pedazo de morcilla. Sémillante estaba en ayunas desde hacía dos días. La vieja le hacía oler la aromática comida a cada momento y la excitaba. 
 
Elle avait, dans un sac de toile, un grand morceau de boudin. Sémillante jeûnait depuis deux jours. La vieille femme, à tout moment, lui faisait sentir la nourriture odorante, et l'excitait.
Llegaron a Longosardo. La señora corsa caminaba cojeando. Fue hasta donde un panadero  y preguntó donde vivía Nicolás Ravolati. Él había retomado su antiguo oficio de carpintero. Trabajaba solo en el fondo de su almacén.
 
Elles entrèrent dans Longosardo. La Corse allait en boitillant. Elle se présenta chez un boulanger et demanda la demeure de Nicolas Ravolati. Il avait repris son ancien métier, celui de menuisier. Il travaillait seul au fond de sa boutique.
La vieja empujó la puerta y lo llamó: 
 
La vieille poussa la porte et l'appela:
-¡Oye, Nicolás!    
- Hé! Nicolas!
Él se dio la vuelta; entonces, soltando la perra, gritó:
 
Il se tourna; alors, lâchant sa chienne, elle cria:
- ¡Anda, anda! ¡Devora, devora!
 
- Va, va, dévore, dévore!
El animal, enloquecido, se lanzó a la garganta. El hombre extendió los brazos, abrazó a la perra y cayó a tierra. Durante algunos segundos se revolcó, golpeando el piso con los pies. Luego quedó inmóvil, mientras que Sémillante le escarbaba el cuello y se lo arrancaba a tiras.
 
L'animal, affolé, s'élança, saisit la gorge. L'homme étendit les bras, l'étreignit, roula par terre. Pendant quelques secondes, il se tordit, battant le sol de ses pieds; puis il demeura immobile, pendant que Sémillante lui fouillait le cou, qu'elle arrachait par lambeaux.
Dos vecinos sentados a la entrada de sus casas, recordaron luego haber visto salir de allí a un viejo pobre con un perro negro flaco que, mientras caminaba, comía algo oscuro que su amo le daba. 
 
Deux voisins, assis sur leur porte, se rappelèrent parfaitement avoir vu sortir un vieux pauvre avec un chien noir efflanqué qui mangeait tout en marchant, quelque chose de brun que lui donnait son maître.
Al atardecer la vieja volvió a su casa. Aquella noche durmió bien. 
 
La vieille, le soir, était rentrée chez elle. Elle dormit bien, cette nuit-là.
14 de octubre de 1883    14 octobre 1883
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